Voyage 2017

28 – 29 octobre

Près de la Paz, se trouvent des sommets à 6000+ m d’altitude, qui sont parmi les plus accessibles du monde. J’ai donc décidé de tenter l’aventure. On m’a quamd même prévenu que ce n’était pas évident et qu’il ya souvent des abandons. Mais j’aime bien les challenges, et l’idée de pouvoir dire « J’ai fait un 6000 » me plaît. J’ai donc contacté un guide dont les informations de contact étaient affichées dans mon hôtel, et me suis lancé pour l’ascencion du Huayna Potosi, à 6088m.

Le Huayna Potosi

Le samedi 28 octobre, nous partons de la Paz en voiture et arrivons au camp de base, à 4700m d’altitude. De là, nous montons au camp d’altitude, à 5200m. Nous passons l’après midi là, à se reposer, et boire du thé (il est important de s’hydrater en altitude). Nous sommes rejoints par un couple d’allemands avec leur guide. Vers 18h, après manger, on se couche… Mais je n’arrive pas à m’endormir, à cause de l’altitude. Finalement, je somnole de 22h environ jusqu’à minuit, heure à laquelle le réveil des allemands (moi je n’avais pas mis de réveil, m’attendant à ce que le guide me réveille) me sort de mon demi-sommeil. Nous petit-déjeunons, et partons vers 1h du matin.
Le refuge est situé à la limite du début de la partie enneigée, on chausse donc nos crampons après 2 minutes de marche. Puis nous commençons l’ascencion, à la lampe frontale. On marche doucement, mais ça va. Après 2h de marche, « nous sommes presque à la moitié ». J’ai envie de dire « seulement? » mais c’est logique, on m’avait annoncé 4 à 5h d’ascencion. En randonnée généralement quand on me dit 5h je met 3h30, mais là c’est de l’alpinisme.
Suit la première partie difficile, ou il faut planter le piolet. Le guide passe le premier puis garde la corde tendue, ce qui me rassure, je sens que je suis en sécurité. La montée dure 5 minutes et j’en sors très essouflé. On continue.
Au fur et à mesure de la montée, j’ai de plus en plus de mal et ai l’impression d’être très lent. Je fais un pas toutes les 3,4 secondes, et reprend mon souffle tous les 50m. Mais le fait de voir que les autres groupes de lampes frontales devant et derrière moi sont à la même vitesse me rassure.
Après un moment, je me sens un peu barbouillé, un léger mal de ventre. Mais bon, il reste peu de temps, donc je me dis que même si je dois vomir, je finirai.
Une dernière partie assez difficile: une autre montée au piolet, puis une crête, ou je ne suis pas serein, ça descend presque à la verticale de chaque coté… Je n’imagine pas l’horreur pour ceux qui ont le vertige. Nous arrivons enfin au sommet. Prenons des photos et redescendons vite, me dis-je. Il fait très froid, et je ne me sens pas super bien. Mais je suis content d’avoir réussi!

Mon guide et moi, au sommet

Pendant la descente

Un glacier en redescendant

L’allemande qui est aussi arrivée en haut me prend en photo, puis me rend mon appareil et là, l’horreur: avec les doigts gelés et les gants, je l’échappe, il tombe et roule, puis passe derrière une crête, et on ne le voit plus. Ça fait 3 semaines que je n’ai pas fait de backup de mes photos… J’imagine avoir tout perdu. « Allons voir », me dit le guide. Il se penche par dessus la crête et pense l’apercevoir, 15 ou 20m plus bas. Un autre guide plante un pieu dans le sol et s’en sert pour l’assurer. Mon guide descend en rappel, et après quelques instant, crie « je l’ai! » me voilà rassuré, mes photos ne sont pas perdues. Il remonte et me le rend, l’appareil est mouillé et un peu poqué, mais je l’ai et c’est déjà ça.
Nous entammons la redescente. Plus facile que la montée… Une ou deux fois le guide me demande d’accélerer, et il fait bien parce que je commençais à m’endormir! Nous arrivons au camp d’altitude vers 8h. Je fais sécher mon appareil au soleil. Après un nouveau petit déjeuner, nous redescendons au camp de base, puis après une bière méritée nous rentrons à la Paz. Mon appareil photo fonctionne, je n’en espérais même pas tant.
Je peux maintenant dire que j’ai fait un 6000!